Visite de Senlis

Senlis

 

Située à 42 km au nord de Paris, Senlis est aujourd’hui une ville moyenne d’environ 17 000 habitants.

Au XIIIème siècle, Senlis fut une ville presque aussi importante que Paris en raison, outre son activité économique, de ses trois fonctions : une ville militaire, une ville royale et une ville religieuse.

 

Senlis, une ville militaire

Depuis le troisième quart du IIIème siècle, les Romains édifièrent en hauteur un castrum d’une superficie approchant les 7 hectares. Il s’agit d’une enceinte puissamment fortifiée comportant 28 tours et haute de 7 mètres environ.

A la fin du XIIème siècle, une seconde enceinte engloba la première : la ville fortifiée s’étendit alors sur 40 hectares, ce qui correspond à l’actuel secteur sauvegardé, créé en 1962 grâce à la loi Malraux.

Aujourd’hui subsiste une partie de l’enceinte romaine alors que l’enceinte médiévale, plusieurs fois remaniée jusqu’à la fin du XVIèmesiècle, a perdu son aspect originel.

 

Senlis, une ville royale

Senlis fait partie du domaine royal et est située à la rencontre de trois forêts giboyeuses. Or, la chasse est le plaisir du roi.

De Clovis à Henri IV, presque tous les rois résidèrent temporairement à Senlis, la cour étant nomade jusqu’au XVIIème siècle.

Un château fut édifié pour les rois à l’intérieur de l’enceinte romaine dont il incorpora certaines fortifications. Le château royal de Senlis, dont la 3ème version date du début du XIIème siècle, est en ruines aujourd’hui.

C’est dans la 2nde version du château de Senlis qu’eut lieu, en 987, « l’élection » d’Hugues Capet. Il s’agit d’une acclamation par les Grands du royaume, dans un contexte de rivalité entre les derniers rois carolingiens et ceux que nous appelons Capétiens. C’est en inaugurant la tradition consistant à faire sacrer son fils de son vivant qu’Hugues Capet rendit à nouveau héréditaire le trône de France et permit aux diverses branches des Capétiens de régner sur la France, avec interruptions, jusqu’en 1848.

Senlis, qui a bien résisté à divers sièges au cours de son histoire, fut une ville de garnison. Les spahis, cavalerie originaire de l’Empire colonial français, y furent cantonnés jusqu’en 1962.

 

Une des premières représentations de la Vierge Marie couronnée

Senlis, une ville religieuse

Une cathédrale est une église dans laquelle se trouve la cathèdre, c’est-à-dire le trône de l’évêque.

Senlis fut le siège d’un évêché jusqu’en 1801. Mais cet évêché était de petites dimensions ce qui signifie que l’évêque de Senlis disposait de moyens financiers limités. C’est ce qui explique les dimensions modestes de la cathédrale de Senlis : 76 m de long, à comparer aux 74 m du seul transept de la cathédrale de Saint-Omer.

La cathédrale Notre-Dame de Senlis a été réalisée en style gothique primitif. Cela se traduit par l’alternance de piles fortes et de piles faibles dans la nef.

Au tympan de la façade occidentale, se trouve une des premières représentations de la Vierge Marie couronnée, représentée assise à côté de Jésus. Sur la partie gauche du linteau est représentée la Dormition (= mort de la Vierge Marie) : la Vierge Marie est allongée , encadrée par des anges, tandis que son âme s’élève au ciel. Selon la foi catholique, survient ensuite l’Assomption (= La Vierge Marie monte au ciel). Dans la liturgie, ces deux évènements sont associés et fêtés le 15 août.

Achevée en 1191, la cathédrale de Senlis ne comprenait pas de transept. Cette particularité architecturale étant rapidement démodée, on démolit partiellement la cathédrale pour rajouter un transept. Le résultat est que la nef est moins longue que le chœur, et plus large que longue, ce qui constitue deux originalités architecturales.

En 1504, un incendie détruisit toute la partie supérieure de l’édifice. On en profita pour surélever la voûte de 6 mètres en la reconstruisant en style gothique flamboyant. Le roi François Ier ayant financièrement contribué à la reconstruction, sa salamandre orne le transept nord .

Le tableau de FREDEAU (1645) présente le miracle de la dent de Saint Rieul : au IVème siècle, Saint-Rieul fut l’évangélisateur et le premier évêque de Senlis . On rapporte qu’un siècle après sa mort, Clovis voulut s’emparer d’une relique et choisit de prélever une dent de Saint-Rieul. La dent prélevée se mit alors à saigner jusqu’à ce que Clovis la remette à sa place.

 

Merci à P. Dalbert pour ses photos et son texte et aux 57 participants à notre sortie.