Le Palais épiscopal de Senlis fut doté au XIIème siècle d’une jolie chapelle. Détruits par un incendie en 1496, Palais et chapelle furent reconstruits. En 1981, ils devinrent le Musée d’Art et d’archéologie de Senlis.
Les salles romaines évoquent l’antique CIVITAS (= cité) des SULBANECTES : le peuple gaulois habitant alors AUGUSTOMAGUS (= le marché d’Auguste), qui est le nom romain de l’actuelle Senlis.
– La cité obtint le statut de « cité libre » grâce à l’empereur Claude au Ier siècle. Reconnaissante, la cité édifia une statue de l’empereur Claude. La statue fut détruite lors des troubles de la fin du Ier siècle, mais l’on a réussi à en reconstituer le socle (plaqué de bronze) en 1960 et 1989. L’inscription, un hommage à l’empereur Claude, a été restaurée. On a également conservé la statuette du dieu Océan qui complétait la statue de Claude.
– Par ailleurs, les fouilles de 1986 mirent à jour une DOMUS (= maison romaine) qui occupait l’emplacement du Musée aux II-IIIèmesiècles.
– Enfin, c’est en 1825 que les vestiges d’un temple gallo-romain, en fonction du Ier au Vème siècle, furent mis à jour dans la forêt d’Halatte, toute proche de Senlis. Le crâne d’un homme décapité a été enfoui lors du rite de fondation de ce temple dans lequel on découvrit les nombreux ex-voto qui sont désormais exposés au Musée.
Les salles médiévales regroupent la statuaire qui a été récupérée sur la cathédrale lors des campagnes de restauration.
Les salles des XIX-XXème siècles
Thomas COUTURE (1815-1879) est natif de Senlis. Portraitiste et peintre d’Histoire, il forma plusieurs peintres parmi lesquels Edouard MANET.
Séraphine LOUIS dite de Senlis (1864-1942) : Séraphine est une domestique qui s’adonne à la peinture, ce que ses contemporains ont du mal à admettre.
Séraphine utilise une peinture industrielle achetée en droguerie, le RIPOLIN blanc, pour diluer ses couleurs et réaliser ses fonds de tableaux.
Séraphine peint des natures mortes, fondées sur les fleurs et sur les feuillages auxquels elle intègre sa signature. Séraphine peint directement sur la toile, sans dessin préparatoire. La couleur et la lumière caractérisent ses tableaux qui comportent souvent une partie plus sombre, ce qui semble révéler son tourment intérieur. De par le choix des thèmes, la peinture de Séraphine exprime le Paradis terrestre de la Bible et sa végétation luxuriante.
C’est un collectionneur d’art allemand, Wilhelm Uhde, qui reconnut son talent et l’aida financièrement. Mais Séraphine dilapida ses revenus et finit dans la misère et dans la folie.
En 2008, sortit Séraphine : film franco-belge de Martin Provost, avec l’actrice belge Yolande Moreau dans le rôle de l’artiste, qui rendit fidèlement cette tragique carrière.
Texte et images : P. Dalbert