Sortie organisée par les Amis des Musées de Saint-Omer
Photos de la sortie :
1 : LA VILLE
Le port du Havre fut fondé en 1517 par François Ier, lequel voulait remédier à l’ensablement du port de Honfleur.
La ville compte actuellement 170 000 habitants au sein d’une agglomération de 236 000 habitants.
Le centre-ville du Havre a été détruit par l’aviation britannique en septembre 1944, une semaine avant la libération de la ville. Le motif de ce bombardement est controversé.
De 1945 à 1964, Auguste PERRET et ses architectes associés ont reconstruit la ville en béton. Le maître s’est personnellement occupé de reconstruire les deux monuments les plus importants : l’Hôtel de ville et l’église Saint-Joseph. Depuis 2005, le centre-ville reconstruit est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
L’église Saint-Joseph : Réalisée en béton par Auguste Perret, achevée en 1964, cette église donne l’impression d’être en bois, grâce à la technique de décoffrage du béton choisie par l’architecte. Non figuratifs, les vitraux ont des tonalités conformes aux couleurs que l’on attribue aux points cardinaux vers lesquels ils sont orientés. Ainsi, l’intérieur de l’édifice présente une symphonie de couleurs qui varie selon le temps et selon l’heure de la journée.
Le port de François Ier, trop petit, est devenu un port de plaisance. L’industrie lourde y est l’héritage des Trente Glorieuses. Le Havre est également un port pour passagers, notamment transatlantiques. Le trafic total du port du Havre est le second de France, après celui de Marseille-Fos, et le 6ème en Europe. Pour le trafic des seuls conteneurs, Le Havre totalise 60% du trafic total des ports français, et occupe le 8ème rang européen. Le 1er partenaire commercial du port du Havre est l’Asie.
2 : LE MUSEE
C’est au Havre que Claude Monet a réalisé en 1872 Impression, soleil levant, tableau fondateur de l’impressionnisme. Aujourd’hui, le MuMa (= musée d’Art moderne André Malraux) est le second musée de France pour l’impressionnisme et le postimpressionnisme.
3 : QUELQUES ARTISTES PRESENTES DANS LE DIAPORAMA
Charles CORDIER est un sculpteur qui s’est spécialisé dans la représentation de bustes d’Africains ou d’Asiatiques, dans le contexte de l’abolition de l’esclavage en France en 1848.
Vers 1900, Eugène BOUDIN, influencé par l’Ecole de Barbizon, peint en extérieur les jeux de lumière sur les bovins normands.
1878 : Claude MONET a résidé à Vétheuil (village situé dans un méandre de la Seine, à proximité de Pontoise) avant de s’installer à Giverny. Il est le chef de file des impressionnistes. Sans commencer par un fond sombre comme c’était alors l’habitude, Monet superpose de très nombreuses touches de couleur claire et accorde beaucoup d’importance aux détails. Monet cherche à restituer son ressenti face à la lumière changeante.
Pierre-Auguste RENOIR est un peintre qui s’éloigne du groupe impressionniste dans les années 1880, accordant plus d’importance aux lignes qu’à la couleur, afin d’obtenir des commandes. Cependant, il soigne la transition entre les couleurs. Dans L’excursionniste, la jeune fille, calme et heureuse, regarde le spectateur, tout en tenant son bâton de marche. Réalisé à la fin de sa vie, en 1919, Pins à Cagnes met en valeur les bleus de la mer et du ciel. Deux pins structurent l’œuvre et contrastent avec la végétation méditerranéenne parcimonieuse. Marqué par une dominante de couleur froide, la tonalité d’ensemble est relevée par le jaune d’or et le rouge, ainsi que par les touches de couleur placées dans les espaces vides.
Camille PISSARRO, dans la lignée de Claude Monet, multiplie les représentations de ports normands. C’est le seul peintre impressionniste qui a participé aux 8 expositions du groupe, de 1874 à 1886. Son tableau du Havre, en 1903, est structuré par des verticales et par des diagonales.
4 : AUTRES ARTISTES

Sébastien STOSKOPFF, Nature morte aux fruits, fromage et pain, avant 1657
Sébastien STOSKOPFF est un peintre alsacien du XVIIème siècle, un des maîtres de la nature morte.
Il est influencé par la lumière de Vermeer.
Son œuvre a été redécouverte dans les années 1930.

Le tableau d’Eugène DELACROIX : Paysage à Champrosay 1849
Son tableau est marqué par la prééminence de la couleur par rapport au dessin. C’est une caractéristique de la peinture romantique, qui s’oppose complètement à la peinture classique représentée par Ingres. Champrosay est la maison de campagne de Delacroix, toute proche de la forêt de Sénart, en Île de France.

Edouard MANET, Bateaux au soleil couchant 1868
Edouard MANET peint notamment, près de Boulogne-sur-mer, des marines (= paysages marins), ce qui le rapproche des impressionnistes. Comme eux, il rejette l’académisme.
Cependant, il se sépare des impressionnistes par son souci du réel et il n’utilise pas comme eux la couleur pour traiter la lumière.
Le rayonnement diffus est une influence japonaise.

Gustave COURBET, La Vague 1869
Gustave COURBET est le chef de file du mouvement réaliste. Par ailleurs, il transgresse la hiérarchie des genres. La vague est au centre du tableau. Selon la technique de Courbet, le tableau présente un fond sombre sur lequel sont rajoutées des touches plus claires. La vague en elle-même n’est pas détaillée, contrairement à celles réalisées par les impressionnistes. Séparé par une ligne d’horizon très marquée, le ciel est menaçant.

Johan Barthold JONGKIND, Quai à Honfleur 1866
JONGKIND est un néerlandais installé à Honfleur. Il rejoint l’Ecole de Barbizon qui regroupe des peintres paysagistes désirant travailler d’après nature. Il influença Eugène Boudin et Claude Monet.
C’est l’un des précurseurs de l’impressionnisme, mais il termine ses toiles en atelier, contrairement aux impressionnistes. Jongkind se spécialise dans les scènes côtières. Il accorde une grande importance à la représentation de l’atmosphère et de la lumière.

Henri- Edmond CROSS, Plage de la Vignasse 1892
Henri- Edmond CROSS est un cousin d’Eugène Delacroix. C’est un peintre néo-impressionniste. Dans la lignée de Seurat et de Signac, Cross est un pointilliste. Il renonce aux teintes plates et juxtapose de petites touches de couleur. C’est l’œil qui reconstitue de lui-même le thème représenté.

Félix VALLOTTON, La Valse 1893
Félix VALLOTTON est un nabi :
selon ce courant (1888-1900), l’art doit générer un élan spirituel.
Des couples de patineurs tournoient, tandis que la poussière de glace est valorisée par la lumière des projecteurs.
Les nabis rejetant le réalisme et la perspective,
Vallotton peint des personnages non identifiables.
Les couples imbriqués forment des ellipses sinueuses, débordant largement du tableau, dans le coin situé en bas à droite.

Paul SERUSIER, La colline aux peupliers 1907
Les verticales ondulantes des peupliers montrent que la nature, selon Paul Sérusier, est constituée de lignes courbes.
La combinaison du vert et de l’ocre donne une impression de paysage d’automne. Il rajoute une tache jaune, en bas à gauche, afin d’augmenter la luminosité du tableau.
Paul Sérusier se distingue des nabis en recouvrant uniformément sa toile de la couleur verte, avant de superposer les autres couleurs, ce qui donne un effet de transparence et de profondeur.

André DERAIN, Bougival 1904
Peintre fauve, André Derain veut se détacher de l’impressionnisme.
Avec Vlaminck, il utilise des couleurs pures et violentes.
C’est la lumière qui construit l’espace du tableau.

Albert MARQUET, Quai des Grands- Augustins 1906
La brume efface les détails. La simplification des formes fait de Marquet un peintre fauve. Harmonie de gris avec quelques touches vermillon. Il est possible que Marquet, qui était pauvre, n’ait pu s’acheter que du gris, mais on sait également qu’il aimait le temps gris. Albert Marquet met en valeur l’activité urbaine de Paris.

Kees VAN DONGEN, Cavaliers au bois de Boulogne 1909
Kees VAN DONGEN est un peintre fauve de la Belle Epoque.
Il s’intéresse aux humains placés dans des endroits sombres. Kees VAN DONGEN utilise des couleurs violentes. Ses personnages, élégants mais traités rapidement, sont influencés par l’expressionnisme allemand. Il regroupe deux thèmes dans ce tableau : les cavaliers, qui sont de riches parisiens, et les « cocottes » (= prostituées) du Bois de Boulogne.
Texte et photos : Pierre Dalbert