Belgique : SINT-KATELIJNE-WAVER et Lier: SAINTE-CATHERINE WAVRE et Lierre

Sortie organisée par les Amis des Musées de Saint-Omer

Photos de la sortie :

  • ancien « couvent » = Pensionnat pour jeunes filles tenu par les Ursulines
  • Sur les murs : la légende de Sainte-Ursule martyre chrétienne du IVème siècle
  • Salle Sainte-Ursule, Les Amis des musées
  • Le Jardin d’hiver où les jeunes filles recevaient leurs parents
  • Une hirondelle valorisée par l'Art nouveau (1900)
  • Un héron valorisé par l'Art nouveau (1900)
  • la verrière du Jardin d’hiver se reflète sur une table de marbrite = verre opacifié et coloré dans la masse
  • Le jardin d'hiver
  • Le jardin d'hiver
  • depuis 1841, chaque époque apporte son style et sa modernité
  • depuis 1841, chaque époque apporte son style et sa modernité
  • depuis 1841, chaque époque apporte son style et sa modernité
  • des images sur les murs pour éduquer les enfants : Les Fables de la Fontaine
  • des images sur les murs pour éduquer les enfants : La diététique illustréea
  • importance de la religion : Sainte-Ursule
  • importance de la religion : le Sacré-Cœur de Jésus
  • Lier : Grand-Place, le beffroi gothique (1369)
  • ornements de la Grand- Place
  • ornements de la Grand- Place
  • ornements de la Grand- Place
  • promenade de la Grand-Place à la Porte des Prisonniers (1375)
  • Lier est traversée par une rivière : La Nèthe
  • collégiale Saint-Gommaire gothique brabançon XIVème siècle pignon XVIIème siècle
  • Maison flamande
  • Le dragon: un tag contemporain qui a trouvé sa place dans une ville historique
  • au XIVème siècle, les Lierrois préférèrent obtenir un marché au bétail plutôt qu’une université
  • Lier : Le béguinage (1258)
  • entouré de murs car construit hors de la ville fortifiée
  • Les Amis des Musées visitent le béguinage de Lier
  • Premier type de petites maisons de béguines
  • Deuxième type de petites maisons de béguines
  • Symforosa la béguine soupirante du jardinier retourna finalement vivre au béguinage
  • Symforosa la béguine soupirante du jardinier retourna finalement vivre au béguinage
  • Les âges de la vie
  • Horloge du Centenair e par Louis Zimmer : Les quatre saisons durée en jours, chiffres romains pour les heures
  • Horloge merveilleuse de Louis Zimmer (1935) 93 cadrans 4,87 m de haut 2 tonnes
  • Une partie du mécanisme

1 : SINT-KATELIJNE-WAVER

SAINTE-CATHERINE WAVRE (en français) est une commune néerlandophone, peuplée de 20 000 habitants environ. Elle est située à proximité de Mechelen (= Malines), au sud d’Anvers.

Sainte-Ursule, dont la réalité de l’existence est incertaine, est une martyre chrétienne du IVème siècle, connue pour sa vertu. De retour d’un pèlerinage à Rome, elle fut massacrée à Cologne par les Huns, pour avoir refusé d’abjurer sa foi. Onze autres vierges auraient été massacrées avec elle. Une erreur de traduction au IXème siècle en fit onze mille vierges. En 1489, l’artiste Hans MEMLING réalisa une châsse, conservée à Bruges, relatant le pèlerinage et le martyre de Sainte-Ursule. Selon la tradition, Sainte-Ursule protège les jeunes filles et est la sainte patronne de l’ordre des Ursulines.

Les Ursulines sont un ordre religieux féminin, fondé au XVIème siècle, qui se consacre à l’éducation des jeunes filles et à l’aide aux nécessiteux. Les établissements d’enseignement des Ursulines sont appelés « couvents », ce qui est un peu un abus de langage.

L’ancien couvent des Ursulines : Fondé en 1841, le Pensionnat pour jeunes filles de bonne famille recrutait dans toute l’Europe et en Amérique du nord : les deux tiers des élèves n’étaient pas belges. L’institut délivrait un enseignement en français, d’un excellent niveau. Les jeunes filles y apprenaient également les bonnes manières. L’établissement a regroupé jusqu’à 800 élèves et 250 sœurs. Au début du XXème siècle, le pensionnat se dote de l’électricité, de l’eau courante et même du chauffage central bien avant leur installation publique à Wavre et à Malines. Actuellement, l’ancien « couvent » est devenu un établissement privé mixte qui compte 1 600 élèves.

Les bâtiments font preuve d’éclectisme (= combinaison de styles différents) : néo-roman, néo-gothique, néo-classique, néo-Empire et Art nouveau. Les styles néo-roman et surtout néo-gothique sont à la mode au milieu du XIXème siècle où l’on redécouvre le Moyen Âge, période qui était méprisée depuis la Renaissance. Les Ursulines ont donc toujours ordonné la construction de bâtiments « à la mode ».

C’est la raison pour laquelle en 1900, lorsqu’elles décident de faire construire le jardin d’hiver et sa verrière qui permettait aux Demoiselles de recevoir leurs parents dans un cadre luxueux, c’est le style Art nouveau, à la mode avant la Première Guerre mondiale, qui fut alors retenu.

L’Art nouveau apparait en réaction contre l’imitation des styles anciens. Il utilise le fer, technologie issue de la Révolution industrielle. Il se développe essentiellement de 1890 à 1914. Le jardin d’hiver est réalisé en 1900 dans le style Art nouveau : grande verrière et fer forgé, décor végétal et floral représentant les moments de la journée, tables en marbrite (= verre coloré opacifié dans lequel se reflète la verrière), statues, vasques et plantes vertes.

Le japonisme fait suite à l’ouverture forcée du Japon en 1853. Théorisé en 1872 par le critique d’art Philippe Burty, le japonisme est l’influence de l’art japonais sur les artistes occidentaux et notamment sur l’Art nouveau. Ainsi, le japonisme est la source de l’intérêt de l’Art nouveau pour les motifs floraux. Les courbes « en coup de fouet » de l’Art nouveau reflètent les courbes naturelles des végétaux : à partir d’un noyau central se développent d’amples courbes asymétriques dont le mouvement est soudainement arrêté par une brusque contre-courbe. On retrouve cette ligne aussi bien dans le fer forgé que dans le bois et la pierre.

2 : LIER (= LIERRE en français)

Située au sud-est d’Anvers, la ville connut la prospérité à l’époque médiévale grâce à son marché au bétail et à son activité drapière. Aujourd’hui, la ville compte plus de 34 000 habitants.

La Grand-Place, triangulaire, aurait une origine franque. Le Beffroi gothique date de 1369. Ce magnifique bâtiment est un vestige de la halle aux draps médiévale et abrite en son sommet les très célèbres Jaquemarts Marten et Kalle ainsi qu’un carillon composé de 48 cloches. L’Hôtel de ville, attenant au beffroi,date lui, du XVIIIème siècle. La maison des bouchers (1418) abritait à l’origine la guilde des bouchers mais elle a également servi de halle aux draps, de prison et de justice de paix. Elle est gardée par deux statues de lions. Aujourd’hui, elle accueille des expositions.

La plupart des façades furent reconstruites après la Première Guerre mondiale.

La Porte des Prisonniers (1375) était l’une des portes de la ville à l’époque de l’enceinte médiévale. Elle a longtemps servi de prison. Ses fenêtres sont toujours garnies de barreaux.

La Collégiale Saint-Gommaire porte le nom d’un chevalier du VIIIème siècle, devenu ermite et guérisseur, dont le tombeau est à l’origine de la fondation de la ville. Étant donné l’échec de son mariage, Gommaire est invoqué pour la guérison des fractures ainsi que pour la réconciliation des couples en difficulté.

La collégiale actuelle fut construite du XIVème au XVIème siècle en style gothique brabançon (avec une grande verrière à la place de la rosace du transept) surmonté de baroque et de rococo. Sa tour massive, haute de 78 m, est en forme de poivrière.

3 : LIER (= LIERRE en français) : le béguinage

Le Béguinage de LIER fut fondé en 1258, à l’extérieur de la première enceinte construite en 1244. Il a donc son propre mur d’enceinte. Il fut ensuite inclus dans la seconde enceinte de la ville, réalisée au XIVème siècle, en 1389.

L’entrée monumentale du béguinage est en pierre de taille (1690) surmontée d’une statue en terre cuite de Sainte-Begge (1777) la sainte patronne de toutes les béguines, qui vécut au VIIème siècle. Sainte-Begge est invoquée pour les enfants chétifs et les bègues… Juste à côté de la porte d’entrée, dans une niche, se trouve la statue en bois de Notre-Dame de remède.

Les 162 maisonnettes actuelles du béguinage, regroupées en 11 rues, datent du XVIIème et du début du XVIIIème siècle. Il y eut jusqu’à 300 béguines au XVIIIème siècle. Les maisonnettes étaient habitées par des veuves ou des célibataires, qui menaient une vie religieusement inspirée mais indépendante, sous l’autorité d’une « Grande dame ». Les béguines novices ou indigentes vivaient dans des convents (= habitat collectif). Les béguines faisaient vœu de pureté et d’obéissance, mais pas de pauvreté. Elles blanchissaient la laine et le lin dans le fossé de la Nèthe, qui longeait le béguinage. Les béguines pratiquaient la broderie, fabriquaient des dentelles ou pratiquaient le tissage. La Révolution française dispersa les béguines pendant une décennie.

L’église Sainte-Marguerite, du nom de la sainte patronne du béguinage de Lier, est l’église du béguinage. Elle est de style baroque et date du XVIIème siècle. Les parties hautes sont de style néo-classique (clocheton ajouré) et rococo (pignon, couronnement de façade) et datent du XVIIIème siècle.

Dans le béguinage, la statue de la gracieuse Symforosa se dresse à côté de l’église de Sainte-Marguerite. Symforosa est le personnage principal de la « nouvelle » écrite par le lierrois Félix Timmermans. Symforosa est une béguine qui tombe amoureuse du jardinier Martineus. Mais Symforosa comprend que Martineus est heureux de se destiner à la vie monacale. Symforosa renonce alors à Martineus, rentre au béguinage et parvient à transmuter sa déception en joie intérieure, dans l’harmonie universelle de la nature.

Aujourd’hui, il n’y a plus de béguines à Lier et les maisonnettes appartiennent à des particuliers.

Le béguinage de Lier fait partie des 13 béguinages belges inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

4 : LIER (= LIERRE en français) : la Tour et le pavillon ZIMMER

La tour est un vestige de l’enceinte du XIVème siècle.

C’est en 1930, pour le Centenaire de la Belgique, que l’horloger lierrois Louis ZIMMER (1888-1970), autodidacte en astronomie, a réalisé sur la face nord-ouest de la tour une horloge astronomique comprenant 13 cadrans.

Les 12 cadrans périphériques représentent, dans l’ordre, (à partir de 1h) :
– le cycle lunaire (cycle de 19 ans)
– l’équation de temps
– le zodiaque et ses 12 signes
– le cercle solaire (cycle de 28 ans) ;
– le jour de la semaine représenté par des divinités gréco-romaines Lune = lundi, Mars = mardi, Mercure = mercredi, Jupiter = jeudi, Vénus = vendredi, Saturne = samedi, Soleil = dimanche.

– la rotation de la terre avec la symbolisation des méridiens. Lier est située à 4° 34′ E
– le calendrier grégorien (1582) représenté par des symboles. Par ex : juillet = mois du foin.

– le calendrier des dates, avec passage automatique du 28 (ou 29 – 30 – 31) au 1er du mois suivant
le calendrier des saisons : les dessins sont de Félix Timmermans; les nombres indiqués représentent la durée de chaque saison en jours et heures
– le cadran des marées de la Nèthe à Lier
– la lunaison (cycle de 29 jours), avec l’indication des quatre quartiers de lune et du nombre de jours écoulés depuis la dernière nouvelle lune.
– les phases de la lune représentées par la partie dorée de la sphère.

Sur une autre face de la tour, Zimmer a réalisé le défilé des 14 automates, qui représentent des personnages célèbres belges et Lierrois.

De plus, à l’intérieur du bâtiment voisin, se trouvent 93 cadrans représentant les principaux phénomènes cosmiques. L’ensemble des cadrans dépend d’un seul mécanisme.

Le meuble qui les regroupe mesure 4,87 m de haut et pèse plus de 2 tonnes.

L’une des horloges comporte le mouvement horloger mécanique le plus lent au monde : une révolution par 25 800 ans (la précession des équinoxes).

Texte  et photos : Pierre Dalbert