Sortie organisée par les Amis des Musées de Saint-Omer
Photos de la sortie :
1 : VEURNE (= Furnes) est une ville belge flamande, située à proximité de la frontière française et à proximité de la mer du Nord. Veurne est l’une des rares villes belges à ne pas avoir été conquise par l’Allemagne au cours de la Première Guerre mondiale. La ville compte aujourd’hui un peu plus de 11 700 habitants.
Les deux principales églises de Veurne sont Sainte-Walburge et Saint-Nicolas.
Le Pavillon des officiers espagnols (sur la Grand-Place)tient son nom du fait qu’il servit de quartier général aux militaires au XVIIème siècle. Il s’agit en réalité de l’Hôtel de ville datant des XV-XVIème siècles.
2 : Le peintre belge Paul Delvaux (1897-1994) résida une vingtaine d’années à Veurne et y est enterré. Paul Delvaux se rattache d’abord au courant postimpressionniste, puis au courant expressionniste et enfin au courant surréaliste :
- postimpressionnisme (de la fin des années 1880 à 1910) : en rupture avec l’impressionnisme, ce courant, très divers, regroupe notamment Cézanne, van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Seurat…
- expressionnisme (du début du XXème siècle aux années 1930). Particulièrement développé en Allemagne, il y fut considéré par les nazis comme un « art dégénéré ». Dans le contexte de la Première Guerre mondiale marqué par le pessimisme, l’expressionnisme n’hésite pas à déformer l’aspect des personnages représentés en leur donnant des formes anguleuses. Héritage du fauvisme, les couleurs utilisées par les expressionnistes sont violentes et ne correspondent pas à la réalité. Ajoutons qu’influencés par les débuts de la psychanalyse, les expressionnistes intègrent des symboles dans leurs tableaux. Ainsi, l’expressionnisme cherche à faire ressentir au spectateur une émotion, principalement une angoisse.
- Surréalisme (= courant artistique défini par André Breton en 1924) : volonté de rendre compte de la pensée, du psychisme, du rêve, en ne tenant compte ni des codes esthétiques de l’époque, ni de la morale, ni de la raison.
Le Musée Paul Delvaux se trouve à Saint-Idesbald, non loin de Veurne.
On ne peut pas y photographier les œuvres présentées.
Pour visionner des œuvres de Paul Delvaux : paul delvaux peintures – Recherche Google
3 : OSTENDE, ville belge flamande située sur le littoral de la Mer du Nord, surnommée « La reine des plages ».
- Depuis 1784, avec la mode des « bains de mer », Ostende devient une station balnéaire. La ville est très prisée des Britanniques au XIXème siècle.
- Le roi Léopold Ier fait d’Ostende le lieu de séjour estival de la famille royale et des milieux les plus aisés de la Belgique. Dès 1839, le chemin de fer relie Bruxelles à Ostende ce qui en assure le développement touristique.
- Le roi Léopold II, qui règne de 1865 à 1909, démilitarise Ostende et en fait raser les fortifications dès 1865, ce qui permet l’expansion de la ville qui bénéficie alors d’un grand plan d’urbanisme.
- Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux bâtiments du front de mer, datant de la Belle Epoque (= avant 1914) sont remplacés par des immeubles modernes : ainsi le Casino-Kursaal, construit en 1953 par Léon Stynen, est le plus grand casino de Belgique. Ce bâtiment abrite également un vaste auditorium de 2 200 places.
- La ville d’Ostende compte environ 72 000 habitants aujourd’hui.
4 : James ENSOR (1860-1949) est un peintre belge expressionniste ayant vécu sa vie à Ostende. Dans sa jeunesse, James ENSOR est influencé par l’esthétique des masques de carnaval qu’il voit dans le magasin tenu par sa mère, et qu’il intègre fréquemment dans ses œuvres. Adolescent, James ENSOR étudie le dessin mais, d’esprit indépendant, il quitte son école qui enseignait le dessin académique.
1883 : James ENSOR intègre le groupe des XX (= Vingt) : un rassemblement de peintres d’avant-garde. Mais, en 1889, le groupe refuse L’entrée du Christ à Bruxelles, œuvre majeure de James ENSOR.
Ensor est fasciné par la lumière de la cité balnéaire, qu’il s’efforce de retranscrire dans ses tableaux. Il souligne le grotesque du monde : les « biftecks d’Ensor » sont des caricatures de ses contemporains, qui ont un grand succès et lui permettent de vivre. Dans ses toiles, ENSOR présente la foule comme une menace.
Expressionniste, James ENSOR déforme la réalité pour faire passer une émotion, souvent angoissante avant la Première Guerre mondiale.
Célibataire et anarchiste de conviction, ayant expérimenté toutes les techniques picturales mais très décrié en tant que peintre, James ENSOR voit cependant son œuvre reconnue au XXème siècle. Désormais surnommé « le prince des peintres », il est anobli et reçoit la Légion d’honneur. Le portrait de James ENSOR orna les billets de 100 francs belges…
Mal à l’aise face à ce revirement de l’opinion en sa faveur, James ENSOR abandonne la peinture et consacre la fin de sa vie à la musique !
Pour visionner des peintures de James Ensor : james ensor peintures – Recherche Google
5 : Léon SPILLIAERT (1881-1946) est un peintre belge natif d’Ostende, décédé à Bruxelles, qui fut un proche de James ENSOR.
Représenter un vaste espace vide, souligner les crevasses d’un visage ou utiliser le clair-obscur permettent à Léon SPILLIAERT de faire passer son impression de mélancolie et de tristesse.
Parfois structurées par une diagonale ou par des cercles concentriques, les œuvres de Léon SPILLIAERT se rattachent au courant symboliste, auquel adhère également James ENSOR.
Symbolisme : Mouvement de la fin du XIXème siècle considérant que le monde est un mystère à déchiffrer. Ce n’est pas le sujet du tableau qui est important, mais l’idée abstraite vers laquelle il nous mène. Les peintres symbolistes recherchent l’irrationnel et le retour au sacré. Ils veulent rendre compte du psychisme et de leurs états d’âme.
Pour visionner des œuvres de Léon Spilliaert : leon spilliaert peintures – Recherche Google
Texte et photos : Pierre Dalbert